C’est par une belle journée automnale que s’est déroulée la dernière confirmation des juments shagyas pour cette année 2010 dans le magnifique cadre des haras nationaux de Villeneuve sur Lot (47)
8 juments étaient présentes pour cette confirmation :
Pour le Haras du Cré Claire Bollar présentait 2 juments :
Tahina de Cré – jument grise née en 2007
Nagycsere O'Bajan-157 – jument grise née en 2004
Annick Amador présentait sa jument Perle du Cavallon, jument baie née en 2004 pleine de Laïos de Crouz
Dominique Lemoine présentait deux juments :
Sylphide de Crouz, jument grise née en 2006
Salambo de Crouz jument baie née en 2006
Pour le Haras de la Crouzière Antoine et Catherine Roland présentaient trois juments :
Themis de Crouz jument baie née en 2007
Titane de Crouz jument baie née en 2007
Tandja de Crouz jument baie née en 2007
Gabriella von Felten était accompagnée de deux juges hongrois et d’une technicienne des haras nationaux.
La journée a commencé par la reconnaissance des chevaux de par leur livret et leur transpondeur, puis la toise, et enfin la mesure des canons et de la cage thoracique.
Chaque jument a été ensuite présentée aux juges en main. Elles ont été examinées de la tête au pied, puis leur propriétaire les ont marchées et trottées en main également.
Une seconde phase dans le manège des Haras a permis de voir les juments évoluer en liberté et d’apprécier un peu mieux les allures sans la contrainte de l’homme…
A l’issue de cette journée toutes les juments présentées ont été confirmées, voici les notes retenues :
Pour Tahina du Cré : 7.10
Pour Perle du Cavallon : 8.7
Pour Themis de Crouz : 7.4
Pour Sylphide de Crouz : 7.0
Pour Titane de Crouz : 7.7
Pour Tandja de Crouz : 7.9
Pour Nagycsere O'Bajan-157 : 8.9
Pour Salambo de Crouz : 7.4
La confirmation des juments permet un LABEL QUALITÉ :
- Note égale ou supérieure à 8 : mention « excellent »
- Note égale ou supérieure à 7 : mention « très bon »
Pour les non initiés la confirmation des juments shagya permet :
- d’évaluer un reproducteur améliorateur dans la race arabe shagya
Voici les grandes lignes permettant l’évaluation d’une jument arabe shagya :
Le jugement « modèle et allures » d’un cheval arabe Shagya ne s’adresse qu’aux chevaux reproducteurs. Tous les critères de jugement ont le même coefficient ; en effet, contrairement au jugement d’un cheval dédié à une compétition précise, qui peut présenter un défaut apparent qui ne l’empêche pas d’être performant, voire même qui peut être prisé pour la discipline considérée (ex : cheval fait en descendant pour la vitesse), le jugement du modèle et des allures d’un cheval arabe Shagya vise à aider les éleveurs à sélectionner leurs reproducteurs. Un bon cheval reproducteur doit répondre au plus grand nombre ’exigences qui déterminent la race de façon à pouvoir les transmettre à ces descendants. Lors d’un concours d’élevage de chevaux arabes Shagya, le juge doit être bien conscient de l’objectif de ce concours et se limiter à juger le phénotype et les trois allures du cheval.
Le cheval arabe Shagya:
Le cheval Shagya est le développement de la race arabe (Araberrasse) des Haras de l’Empire Austro-Hongrois, Babolna et Radautz. C’est un élevage pur, fédéré par une association internationale, la ISG (Internationale Shagya Araber Gesellschaft), dont les studbook sont clos, c’est à dire qu’il n’y a pas d’introduction de sang autre que le Shagya et l’Arabe.
Malgré un pourcentage génétique élevé de sang pur sang arabe, le Shagya se distingue de celui ci par son type, ainsi que par sa taille, son cadre et son ossature qui sont respectivement plus grande, plus important et plus forte.
C’est pour cette raison que l’on n’accepte dans le stud book Shagya que des chevaux qui ont un maximum de 9 lignées de sang arabe sur les 16 lignées qui constituent la quatrième génération.
Le but de cet élevage est de préserver le Shagya, un cheval Arabe grand et fort, destiné à être un cheval de selle ou de trait au caractère doux qui le rend accessible par tout un chacun.
Le cheval arabe Shagya doit être beau et harmonieux, avec un visage expressif, une encolure bien formée, une ligne supérieure marquée, une croupe longue et une queue portée haute, avec des membres secs et des aplombs corrects.
La taille souhaitée est comprise entre 1,50 m et 1,60 m au garrot et le tour du canon doit mesurer au moins 18 cm.
Le physique et le tempérament du cheval arabe Shagya doit répondre aux exigences que l’on demande à un cheval de sport, de randonnée, de chasse, d’endurance ou de trait.
Notation et critères applicables pour le jugement d’un cheval d’élevage
Lors d’un concours, le cheval arabe Shagya est jugé suivant 8 critères :
1. Type : type du cheval dans la race et par rapport à son sexe, impression générale
2. Tête : caractéristique du type, taille, expression, oeil
3. Encolure : longueur suffisante, attache d’encolure
4. Corps : ligne supérieure, garrot et port de la queue, longueur, largeur et profondeur du poitrail
5. Aplombs : rectitude, solidité, articulations, sabot
6. Pas : amplitude, quatre temps
7. Trot : amplitude, impulsion, élasticité, deux temps
8. Galop : amplitude, impulsion, élasticité, trois temps
S’il existe la possibilité de présenter le cheval au galop (en liberté ou sous la selle), la note du galop interviendra au même titre que les autres.
L’échelle des notes est la suivante :
10 Excellent - 9 Très bien - 8 Bien - 7 Assez bien - 6 Satisfaisant - 5 Suffisant - 4 Insuffisant - 3 Assez mauvais - 2 Mauvais - 1 Très mauvais
La note finale du cheval est calculée en additionnant les notes des différents critères, total divisé ensuite par sept ou huit, suivant le nombre de critères utilisés.
Détail des critères de jugement
1. Type du cheval dans la race : Le cheval arabe Shagya doit présenter les caractéristiques du pur sang arabe telles que la petite tête, son expression, la taille et l’expression de son oeil, la forme des naseaux et des oreilles, la forme de la croupe, les membres secs et l’aspect soyeux du poil. Il ne doit pas, en revanche, ressembler au pur sang arabe du désert, mais doit être plus grand, plus fort, doit présenter une masse musculaire plus importante et avoir des membres plus forts.
Type du cheval par rapport à son sexe : Il doit émaner de l’attitude d’un étalon, une expression virile et masculine alors que la jument doit donner une impression générale féminine.
2. Tête : La tête doit révéler la personnalité du cheval et présenter les caractéristiques du pur sang arabe. Elle ne doit pas sembler grande ou lourde. Le chanfrein peut être droit ou concave. En aucun cas, il ne doit être busqué.
Faire attention à la dentition.
3. Encolure : Une encolure longue, élégante avec une bonne projection est prisée. Une nuque lourde, une encolure courte et large, une encolure à l’envers ou attachée trop basse, altère considérablement l’harmonie esthétique du cheval ainsi que les possibilités équestres nécessaires à un bon cheval de sport.
4. Corps : La juste proportion entre la taille et la longueur du cheval arabe Shagya demande un développement qui permettra de déterminer la note concernant la charpente osseuse.
On appelle cadre du cheval le quadrilatère que forment la ligne supérieure du cheval passant par le garrot, la ligne parallèle à celle ci qui dessine le sol, et les lignes verticales tangentes à la cuisse et au poitrail. La taille du cheval est la toise prise au garrot, la longueur du corps est la distance entre le poitrail et la pointe de la fesse.
Le cadre d’un Shagya doit toujours être plus long que haut dont former ainsi un rectangle.
Les chevaux dont le cadre rentre dans un carré ont souvent un dos peu souple, un trot et un galop limité. A l’inverse, un dos trop long, donc un cadre dont la longueur, révèle un cheval dont le pas est trop court.
Un cheval arabe Shagya dont la toise est comprise entre 150 cm et 153 cm est petit, entre 54 cm et 157 cm, il est moyen, et entre 158 cm et 161 cm, il est grand.
Le poitrail doit être profond et harmonieux par rapport au cheval vu dans son ensemble. Vu de face, le poitrail doit être bien développé. La musculation idéale fait que les genoux sont un peu plus écartés que les coudes. Il en va de même pour l’arrière main. Vu de derrière, les muscles doivent s’élargir à partir du niveau de la hanche jusqu’aux jarrets. Les muscles entre le grasset et le jarret doivent également être bien développés à l’intérieur comme à l’extérieur, détail très important qui révèle la force motrice de l’arrière main.
La ligne supérieure : Elle va de la queue à la pointe des oreilles. Elle doit avoir la longueur et la forme qui distingue le cheval de selle performant : Une encolure légèrement dressée, assez longue, au garrot long et suffisamment sorti, une croupe longue et une queue portée majestueusement (la bannière du prophète).
5. Les membres et les aplombs : Le calibre des membres doit correspondre au cadre du cheval. Les os et les articulations (telles que coudes, jarrets) doivent être fortes et bien marquées. Le genou ne doit pas être cagneux, le jarret pas trop court ou étroit. L'axe de l’antérieur ne doit pas être cassé vu de face (cheval panard) ni vu de côté (cheval sous lui du devant ou campé du devant). Les avant bras et les jambes doivent être longs et les canons courts et forts. Un paturon moyennement long est important pour l’élasticité des allures. Des erreurs d’aplomb minimes ne doivent pas être trop sanctionnées si elles n’entravent pas du tout les mouvements. Les déviations sévères doivent être fermement sanctionnées.
L’alignement du sabot avec le paturon et l’état des sabots sont des points qui sont souvent jugés trop légèrement.
Un pied encastelé (sabot pas assez incliné) est une erreur que l’on voit relativement souvent.
Un défaut minime de cadence est sanctionné par une baisse de la note. Une boiterie sérieuse justifie l’exclusion du cheval du concours.
6. Le pas : Le pas est l’allure la plus importante du cheval, car il est souvent utilisé.
L’amplitude du pas, l’engagement des postérieurs ( le postérieur doit recouvrir la trace de l’antérieur ou mieux se poser devant celle-ci), la régularité des quatre temps et la correction du déplacement des membres sont des points à surveiller. Un cheval qui marche d’un bon pas est fier, attentif, appliqué et calme. Une mauvaise cadence, voire même un cheval qui marche à l’amble, sont des défauts transmissibles; il importe donc de le sanctionner.
Malheureusement, beaucoup de Shagya ont un pas seulement satisfaisant, cela dit, pour inciter les juges à féliciter à leur juste valeur, les chevaux qui ont un meilleur pas.
7. Le trot : Le trot est une allure élégante qui enthousiasme le cavalier, le maître d’attelage et le spectateur. On demande également de l’amplitude, un joli geste des antérieurs (ni trop ni pas assez) ainsi qu’une activité énergique des postérieurs. La force déployée par l’arrière main alliée à un dos souple et une cadence régulière démontre un bon trot. Le trot de « show » avec un jeté excessif des antérieurs, un dos rigide ne mérite pas d’être encouragé.
8. Le galop : Il s’agit de l'allure la plus variable du cheval. Les cavaliers la considèrent comme étant la plus belle, ceci quel que soit la vitesse à laquelle elle est pratiquée : galop allongé, de travail, ou raccourci. Il faut surveiller l’activité des antérieurs, l’engagement des postérieurs, l’élasticité et l’amplitude du mouvement, et la correction du déplacement des membres aux trois temps.
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